Le coucher du Soleil.

Pv. Sixtine Summer

A travers la fenêtre fatiguée, on apercevait le soleil couchant. Luna soupira et laissa tomber sa tête lourdement sur le tas de copies. Voilà deux bonnes heures que les élèves avaient déserté le lycée, mais la brunette était restée pour corriger des copies. Elle regarda encore la nuit reprendre ses droits petit à petit sur le monde. Oh puis, au diable les dissertations d'anglais.
Elle se leva et rangea les piles de feuilles sur son bureau. A droite, les contrôles corrigés, à gauche ceux qui restent à corriger et au centre les exercices.

La jeune femme referma avec soin la salle de classe. Elle descendit les grands escaliers et croisa l'homme chargé du ménage.
«Vous partez, Mlle McGewin ?
-Oui. Et, entre nous, il était temps. A demain.»

Elle vérifia sa montre; 19h 30. Elle avait envie d'aller dans la forêt. De se libérer. En plein automne, les arbres offraient le plus merveilleux des spectacles. Des explosions de couleurs, des feuilles à perte de vue, l'odeur enivrante de la mousse fraîche. Lentement, Luna arriva vers le camp de la Secte. Dans son esprit, elle laissait la professeur d'anglais exténuée pour devenir la lieutenante prête à tout. L'endroit était désert. Les membres étaient-ils tous partis en balade, comme elle avait l'intention de le faire ?

Elle vérifia qu'aucune personne ne traînait par là et laissa son double se libérer. Ses jambes devinrent pattes, ses ongles devinrent griffes, son nez devint museau et sa peau se couvrit d'une fourrure douce et lisse. Voilà, elle s'était transformée. Sunday était là.

Sans réfléchir, la chatte partit en courant vers la sombre forêt. Le soleil réduisait encore sa luminosité, et un humain aurait eût du mal à se diriger. Sunday galopait le plus vite qu'elle pouvait, laissant sa fourrure bicolore s'emmêler avec le vent de la vitesse. Courir. C'était le meilleur moyen de se libérer de ces soucis.

Elle laissa même échapper un petit rire de satisfaction. Mais soudain un craquement de feuille anormal devant elle la fit stopper net. Elle freina de toutes ses forces, laissant de long sillage derrière elle.

Puis elle vit une louve sortir d'un fourré voisin. Mais pas une louve comme les autres. Une traqueuse. Sunday huma l'air, mais ce n'était pas le chef originel des traqueurs. Trop jeune. 17 ans, peut-être moins. La lieutenante cracha et fléchit les pattes, prête à bondir. Longtemps, les deux félines restèrent à se défier du regard. La jeune chatte n'arrivait pas à voir les intentions de la nouvelle venue. Puis, alors que la nuit était sur le point d'envelopper le monde, la jeune louve prit la parole.